Un petit article pour vous parler d'une oeuvre laissée en plan il y a déjà un bout de temps.
Ce roman (puisqu'à l'époque je voyais les choses en grand :P) devait mettre en scène plusieurs personnages, tous très différents, avec leur lot de névroses, de rêves, de petits bonheur et malheurs du quotidien. J'avais pour chacun d'eux créé une fiche très détaillée décrivant leur cadre de vie et leur psychologie. (on peut donc dire que j'avais fait le plus gros du travail, puisque ce profil était le véritable pilier autour duquel tout le reste gravitait).

Pour la suite, je pensais introduire par petites touches une entité extérieure, une sorte de marionnettiste qui aurait interconnecté ces êtres par l'intermédiaire de leur rêves. Au fur et à mesure du temps, chacun d'entre eux influençait les autres, les personnalités plus ou moins fortes ayant bien entendu plus ou moins d'impact, pour aboutir sur... Ben sur quelque chose que je ne vous expliquerai pas, au cas où j'en viendrai à me resservir de ça pour autre chose :P

Alors si tout était prêt me direz-vous, pourquoi avoir arrêté?

Et bien tout simplement (ou pas en fait, tout est relatif) à cause d'un des personnages. Je m'explique: à chacun était associé un style d'écriture particulier, adapté à son mode de pensée. Et l'un d'eux était un véritable psychopathe (faut dire les choses telles qu'elles sont). Or j'avais prévu de rédiger ce qui le concernait à la première personne, en détaillant ses pensées, au fil des horreurs qu'il pouvait commettre. Lorsque je me suis enfin lancé dans la première scène où il prenait place, j'ai été complètement révulsé par son côté malsain. Le fait d'écrire à la première personne me plongeait au coeur de l'esprit de ce monstre, me faisait réellement ressentir ce qu'il ressentait. Mais quand on y pense, c'est bien moi qui lui avait donné vie, n'est-ce pas? Alors, sa noirceur n'était-elle pas la mienne quelque part?
Résultat: un chapitre immonde, mais, ce qui m'a fait le plus peur, c'est qu'il était vraiment bien écrit. Il y avait de quoi se poser des questions sur soi.
Alors, après quelques haut-le-coeur qui ont bien failli se transformer en vomissements, j'ai bouclé ce texte à double-tour et j'ai décidé de ne plus y retoucher. Du même coup, étant donné qu'il s'agissait d'un personnage essentiel à l'équilibre du reste, Onirics (j'avais omis de vous faire part du titre ^^' ) a du être définitivement abandonné.
Je ne comprendrai jamais comment font les auteurs comme Stephen King pour ne pas sombrer dans un profond dégoût d'eux-mêmes lorsqu'ils rédigent leurs oeuvres. Pour l'instant, c'est au-dessus de mes forces.