Vendredi 15 décembre 2006 à 13:27

Que nous nous en rendions compte ou non, notre (courte) vie est menée par les liens qui nous unissent aux autres.

Certains sont de solides cordes de rappel, leur présence nous rassure car nous savons pouvoir nous y raccrocher si toutefois nous chutions.
D'autres en revanche, écheveau de fils de nylon translucides dont nous n'avons pas forcément conscience, permettent à d'habiles (ou non) marionnettistes de jouer avec nous à leur guise, pantins soumis à une volonté rarement bienveillante.
De nos coeurs naissent parfois de fragiles cordons de soie, sur lesquels nous veillons de notre mieux en priant pour qu'ils ne s'effilochent jamais.
Des câbles d'acier tranchant s'enroulent autour de nos membres. Nous nous débattons pour les briser, mais ne parvenons qu'à aggraver nos blessures.
Une rencontre au hasard, quelques mots échangés, un sourire, engendrent de temps en temps un simple rayon de lumière, éphémère, qui fendille notre carcan de morosité pour nous réchauffer brièvement et nous apporter un espoir d'évasion.
Mais nous sommes retenus par de (plus ou moins) lourdes chaînes, froides, implacables, qui finissent d'une façon ou d'une autre par nous ramener à la réalité.

Au centre de la toile, nous devons à chaque instant nous efforcer de maintenir l'équilibre,  de nouer, de dénouer, de composer avec les différentes tractions qui nous emportent dans des directions différentes, pour rester entiers et nous frayer notre propre chemin.


Mais il arrive que nous lâchions prise...

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Lundi 23 octobre 2006 à 11:58

Il en est qui prétendent que les idées ont une vie propre.
Dans ce cas, suis-je donc un assassin?
Je ne compte plus à présent les débuts de romans, les nouvelles inachevées, les amorces de poème, les paragraphes solitaires issus de ma plume.
Qu'elles soient sous forme de fichiers informatiques, griffonnées à la va-vite au dos d'un ticket de caisse, ajoutées dans un cadre au dos d'une feuille de cours ou encore notées consciencieusement dans un cahier prévu à cet effet, toutes ces idées se trouvent à présent dans des pochettes et dans des tiroirs, inexploitées, stoppées dans leur croissance avant d'avoir pu revêtir leur forme définitive.

Tous les jours, je me dis que plus tard, je les reprendrais pour leur ofrir enfin le développement qu'elles méritent. Mais je n'en fait jamais rien. Et plus le temps passe, plus elles s'amoncellent...

La nuit, je peux entendre leurs reproches, leurs suppliques...
Ma chambre est à présent une nécropole, le cimetiére des pensées condamnées, et je suis tout à la fois leur geôlier et leur bourreau...
Alors peut-être en consignerais-je quelques unes ici, dans l'espoir qu'elle puissent prendre racine dans un autre esprit et s'épanouir enfin.

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